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dimanche 30 mai 2010

La faute au thon



Hier, j’ai revu Marcel, mon ami de trente et un ans qui revenait d’ Ambyvalanse (ville située dans une contrée reculée dont l’économie est néanmoins assez avancée).

Nous sommes allés boire un café accompagné d’un verre d’eau en terrasse.

J’interrogeais Marcel : Alors ? Comment va la vie à Ambyvalanse ?

Marcel répondit : il y a quelques jours, c’était la fête annuelle : orchestres, attractions « foraines » et le fameux feu d’artifice. Cette année, il n’y avait pas la grande foule. Peut-être à cause de la pluie, mais plus certainement parce que la ville voisine, Terre, organisait au même moment la fête du thon. Et « comme le thon, c’est bon ! », la manifestation de Terre a drainé de très nombreux spectateurs au détriment d’ Ambyvalanse.

Interrogé par la presse, le Maire, Anizé Bonhapéreaud, a déclaré que le fiasco était de la faute au thon ! Au journaliste qui lui demandait s’il comptait, à l’avenir, changer la date de la fête d’Ambyvalanse, le Maire répondit : « il n’en est pas question ! J’espère simplement que le gouvernement va interdire la pêche au thon ! Après cette décision, la fête au thon de Terre n’aura plus lieu d’être ! ».

Ensuite, Marcel voulut me raconter une anecdote qui s’était déroulée pendant le feu d’artifice qui se donne au fond d’un vaste terrain. Pendant les fêtes, le terrain est interdit à toute circulation. Quelques minutes avant la mise à feu, les gens présents ont pu voir arriver un « jeune » accompagné d’une « jeune », chevauchant, cheveux au vent, une mule. A Ambyvalanse, la mule est la seule monture autorisée aux « 14-16 ans ». Sur la mule, le port du casque est obligatoire en application du principe de précaution. Notre jeune couple était donc doublement en faute vis-à-vis de la loi. Malgré cela, les gardes champêtres présents et les nombreux membres de la milice communale n’ont rien dit. Le jeune couple s’est même rapproché d’un groupe de miliciens pour « garer » leur mule et discuter avec eux.

A la fin du spectacle pyrotechnique, le couple est reparti sur sa monture sans être inquiété. Etonné, Marcel interrogea quelques personnes alentour. On lui répondit que c’était une pratique normale à Ambyvalanse, car ces « jeunes », comme d’autres, bénéficient de la politique de mystification progressive, visant à faciliter l’insertion des victimes de la transmigration des âmes. Par contre, pour vous ou pour moi, la milice communale n’hésite pas à verbaliser en cas de non respect de l’arrêt complet de votre cheval à un stop par exemple.


That’s all folks !…
(Toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite)…

1 commentaire:

  1. Salut Bernard,

    Merci pour ce moment de détente.......... j'en ai mal aux abdos tellement le fou rire ne me quitte pas........Vous devriez plus souvent nous donner des nouvelles de votre ami Marcel, pouvons nous lui adresser des manifestations de soutien par l'intermédiare de notre ami commun Georges ?
    Amitiès,
    Marie-josette

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